Me dois-je preparer à ce funest jour,
Où malgré mon ardeur fidelle,
Le destin me contraigne à la honte d'amour,
A trahir ma déesse et me separer d'elle ?
Hélas ! je n'y puis consentir ;
Et toutesfois il faut partir.
Beaux yeux que direz-vous de tant de faux sermens ?
Que diray-je pour ma deffence ?
Croira-t'on aujourd'huy qu'a force de tourmens
Je puisse desormais en estreindre l'offence ?
Et pourrez-vous bien consentir
A me laisser vivre et partir ?
Ouy, vous le permettrez, O beaux yeux, je le croy,
puis que la Gloire vous sert d'Ame,
Et que vous voyez bien au milieu de ma foy,
Qu'à suivre le Dieu Mars, c'est elle qui m'enflame,
Ainsi vous devez consentir
A me laisser vivre et partir.
Là, dedans les périls, j'espere en la Valeur,
Que par quelque victoire insigne,
Me faisant couronner en despit du malheur,
De servir vos beautez je me rendray plus digne :
Si bien qu'il vous faut consentir,
A me laisser vivre et partir
Où malgré mon ardeur fidelle,
Le destin me contraigne à la honte d'amour,
A trahir ma déesse et me separer d'elle ?
Hélas ! je n'y puis consentir ;
Et toutesfois il faut partir.
Beaux yeux que direz-vous de tant de faux sermens ?
Que diray-je pour ma deffence ?
Croira-t'on aujourd'huy qu'a force de tourmens
Je puisse desormais en estreindre l'offence ?
Et pourrez-vous bien consentir
A me laisser vivre et partir ?
Ouy, vous le permettrez, O beaux yeux, je le croy,
puis que la Gloire vous sert d'Ame,
Et que vous voyez bien au milieu de ma foy,
Qu'à suivre le Dieu Mars, c'est elle qui m'enflame,
Ainsi vous devez consentir
A me laisser vivre et partir.
Là, dedans les périls, j'espere en la Valeur,
Que par quelque victoire insigne,
Me faisant couronner en despit du malheur,
De servir vos beautez je me rendray plus digne :
Si bien qu'il vous faut consentir,
A me laisser vivre et partir
Saint-Amant (1594-1661)